Sont les filles de La Rochelle (1)

 

Sont les fill's de La Rochelle

Qu'ont armé un bâtiment

Ell's ont la cuisse légère

Et la fesse à l'avenant

 

Ah'la feuille s'envole, s'envole

Ah ! la feuille s'envole au vent

 

Sont parties aux Amériques

Un matin, la voile au vent ;

Ont choisi pour capitaine

Une fille de quinze ans.

 

Nous n'avons pas besoin d'hommes,

Disaient-elles à tout venant ;

Mais au bout de six semaines

Ell's avaient le cul brûlant.

 

Un beau soir, une frégate

Apparut sur l'Océan,

Pleine de jolis pirates,

De beaux gars appétissants

 

Elles allèr'nt à l'abordage

A coups d'sabre et à coups d'dents

Ell's y prirent l'avantage

Et se ram'nèr'nt des galants.

 

Et sous la lune jolie,

Etendues sans vêtements,

Ell's ont écarté les cuisses

Tout's sur le gaillard d'avant.

 

Ont baisé à perdre haleine

Jusqu'au clair soleil levant

Et c'était la capitaine

Qui menait le mouvement.

 

Le lend'main le beau navire

Repartit vers le couchant

Et les fill's de La Rochelle

Le cul frais allaient chantant :

 

"J'ai perdu mon pucelage

Au milieu de l'Océan

ll est parti vent arrière

Reviendra z'en louvoyant".