Il y aurait eu pourtant encore quelques chances pour que la vie au moins fût laissée à nos trois personnages, sans les résultats funestes des interrogatoires, que nous nous faisons un devoir de rapporter mot pour mot. Le Maire comparut le premier.
LE PRÉSIDENT. – Accusé, qui êtes-vous ?
– Salomon Textuel, ci-devant maire de la commune de Brinvigiers.
– Pourquoi êtes-vous en chemise ?
– Parce que je suis sans culottes. (Mouvement de surprise et d’effroi. Trois membres tirent leurs flacons, huit pâlissent.)
– Quels étaient vos projets ?
– De retrouver la force armée, afin de me mettre à sa tête, après quoi le reste me devenait facile.
– Qu’appelez-vous le reste ?
– C’était de reconstituer la commune, de déposer les autorités actuelles, et de punir les coupables.
UN MEMBRE DE LA COMMISSION. – Je prie M. le Président de demander à l’accusé s’il ne frémit pas d’horreur en pensant aux conséquences.
LE PRÉSIDENT. – Accusé, ne frémissez-vous pas d’horreur ?
– Oui.
– Cela suffit. Qu’on amène l’autre.